Comme Horace, il n’y croit pas : Ces représentations de magie noire font appel à la crainte de la sorcellerie, alors que l’affaire des possédées de Loudun [37], qui a fasciné l’opinion, vient juste de se terminer (v.1632-34). Si mes commandements ont trop peu d’efficace, [plus loin :] « Aussi ne manque-telle jamais de montrer sur la scène la vertu récompensée, et le vice toujours puni. Elle a déjà été montrée au public par Sénèque et La Péruse. Elle « lui prête à regret un silence complice » (v. 718), et va même jusqu’à servir d’intermédiaire à Jason qui n’ose réclamer lui-même la robe. Pélias (demi-frère d’Éson) se rend coupable d’usurpation du trône. Le spectacle produit par la mise en scène n’est pas de l’art, car celui-ci consiste à représenter un « système de faits » et participe de la construction de l’action. Inspirée de l’« heroic fantasy », la mise en scène recourt à de nombreux effets numériques, ce qui lui a valu d’être qualifiée de « Médée au multiplex » par un critique. Spectateur interne de la scène, elle commente les adieux du père et de la fille : […] À Créon qui l'enjoint de quitter le pays, elle demande un jour de délai pour préparer son départ. De plus, elle le manipule, en refusant d’abord de lui dire ce qu’elle veut obtenir : il conclut le marché sans se méfier [33] et elle ne lui en révèle la teneur exacte que quand il ne peut plus se dédire [34]. Jason est fils d’Éson, roi d’Iolcos. [1]. « Sorcière » est d’ailleurs le terme employé par Jason à la fin de la pièce (v.1563). Un Secret, de Philippe Grimbert. Ma rage pour le moins me fera faire place… » (v.1389, v.1394-95) Le récit est dans les faits inutile pour l’information du public, qui assistera à la mort des victimes lors de la scène suivante. Pour échapper à la vengeance d’Acaste, fils de Pélias, Jason et Médée se réfugient auprès de Créon, roi de Corinthe. En 1648, il affirme qu’ « une nombreuse assemblée l’a reçue avec un murmure favorable » (vers à M de Zuylichem). « Tiens, voilà un des fils […] Tiens, voilà l’autre fils » (Acte V, v.1190, 1197) « Il est bien des choses qu’on écartera des yeux pour en confier ensuite le récit à l’éloquence d’un témoin. Elle s’oppose au destin, dans un effort de volonté qu’elle doit beaucoup au stoïcisme de l’héroïne sénéquienne. (v.1570-74). Je ne me venge pas si je n’en vois l’effet, Grâce à des herbes magiques, elle donne ainsi vie à un tout jeune agneau. Corneille fait référence à ce passage dans le deuxième discours, Discours de la tragédie et des moyens de la traiter selon le vraisemblable ou le nécessaire. Dans le volume 17e du manuel Mitterand (éd. La vogue persistante de la figure mythique de Médée, sous divers avatars, s’explique par la plasticité de ce personnage, qui peut s’adapter à la sensibilité de chaque époque. Médée s’est rendue coupable d’autres crimes, dans le contexte de la conquête de la Toison d’or par Jason et les Argonautes [2]. Sénèque est l’un de leurs principaux modèles [14]. Français C'est la nourrice qui ouvre la pièce dans un Médée comporte donc tous les ingrédients pour avoir du succès en 1634. Ils ne sont pas surprenants, puisque les pouvoirs de Médée ont été déjà décrits en exposition par Jason dans, Humour noir involontaire de Cléone quand elle dit que Créüse « brûle d’envie » d’essayer la robe (. Avec l’émergence du goût classique, l’horreur n’est plus acceptée dans la tragédie, les sortilèges non plus, et la pièce de Corneille connaît une désaffection de trois siècles. Trophées de l’innovation vous invite à participer à cette mise en lumière des idées et initiatives des meilleures innovations dans le tourisme. Médée répond : Le regain d’intérêt pour Médée s’explique par les programmes actuels. Elle se félicite que l’enlèvement de Créüse par Égée ait échoué : il n’aurait pas rendu sa rivale assez malheureuse pour satisfaire sa vengeance. Ce rôle est très valorisant pour les tragédiennes. Pourtant en 1694, Médée inspire Longepierre (un émule de Racine), mais au prix d’aménagements qui tendent à atténuer l’horreur de ses crimes : la mort des enfants n’est pas visible. 1987), aucun extrait ; il n’y est fait qu’une seule fois référence, dans la biographie de Corneille. Corneille, quant à lui, modifie l’agencement des événements et les rend plus spectaculaires encore. Mais Médée, en montrant le poignard sanglant qui représente indirectement la mort des enfants, capte le regard de Jason – et en même temps celui du public : La présence des serviteurs donne lieu à un jeu de scène : « Je t’aime encor, Jason, malgré ta lâcheté, Médée y apparaît comme l’archétype de l’étrangère, dans un campement de bohémiens, Dans la production du Théâtre des Amandiers de Nanterre (en, Dario Fo, 2006 : Ariane Ascaride en Médée ménagère, dans sa cuisine, Bande dessinée : 3 albums de Blandine Le Callet (texte) et Nancy Peña (dessins) racontent toute la vie de Médée. Les dramaturges choisissent le plus souvent l’épisode du divorce et de l’infanticide. Il emprunte par exemple à Euripide l’agonie de Créon : Le spectacle de l’horreur ne plaît plus. Dans les pièces antérieures, après le divorce, il ne reste plus rien de la passion qui avait poussé Médée à quitter son royaume et à perpétrer ses crimes. Nous n’avons pas de documents sur les scénographies du Marais dans les années 1630. Retour récent, à la scène ou à l’écran, de la Médée de Corneille. derat hoc unum mihi/spectator iste - « il ne me manquait plus que ta présence comme spectateur » (v.992-93) Pour le second enfant, Jason est cette fois présent sur la scène. « Moi, « Loin de me secourir vous croissez mes tourments, la pitié] par les moyens du spectacle ne relève guère de l’art : c’est affaire de mise en scène. Euripide : « tremblante et adressant à Créon d’indignes prières » « Un homme sensé […] a bien de la peine à supporter Médée traversant les airs dans un char traîné par des dragons ». Et aussi, parce qu’il serait impossible de croire à un fait « irrationnel ». Et pour l’obtenir, elle la négocie avec Jason contre la grâce de ses enfants. Pensons par exemple aux peintures représentant des animaux ignobles ou des cadavres, à un beau portait d’une femme laide. 1. Médée est créée au théâtre du Marais. intrépidité / cruauté ; « Je vous donne Médée toute méchante qu’elle est, et ne vous dirai rien pour sa justification ». URL : http://journals.openedition.org/skenegraphie/1290 ; DOI : 10.4000/skenegraphie.1290, [48] Consulter le dossier sur le site de l’ens-lyon http://cle.ens-lyon.fr/allemand/litterature/rda-et-rfa/wendeliteratur/medea-stimmen-dossier, [49] Dossier France-Inter sur Maria Callas à l’occasion de la sortie de la version restaurée de Médée, [50] Un article pour compléter la réflexion : Luca Caproni, « Médée de Pier Paolo Pasolini : le sacré et le barbare », Cahiers d’études romanes [En ligne], 27 | 2013, mis en ligne le 25 juin 2014, consulté le 17 mai 2019. […] Dans ce cadre, Florence Poirson, Maître de conférences émérite de l’université Cergy-Pontoise, a proposé une communication dont le titre était « Médée : la fascination de l’horreur ». Sont parues nombre d’éditions scolaires : Étonnants classiques, Profil d’une œuvre, Belin, Nathan, etc. ; Jean Anouilh, voix, [46] Consulter le dossier du Théâtre de la Commune, [47] Consulter la présentation sur le site du Théâtre Contemporain ; entretien avec Heine Müller ; dossier] ] Du sommet de sa tête tombaient les gouttes de sang mêlé de feu. Il s’ensuit que jusqu’à l’Art de la Tragédie de J. de La Taille (1572) [8] , les poéticiens français mettent l’accent sur l’utilité du théâtre, le public devant tirer une leçon de l’action représentée. Ceux qui, par les moyens du spectacle, produisent non l’effrayant, mais seulement le monstrueux, n’ont rien à voir avec la tragédie ; car c’est non pas n’importe quel plaisir qu’il faut demander à la tragédie, mais le plaisir qui lui est propre », soit le plaisir produit par l’art du poète. Dans ce cas, Horace et Aristote invoquent des raisons dramaturgiques ; le dénouement artificiel permet de dénouer l’action, mais ne procède pas de l’enchaînement des faits. 54), p. 12-26.  le public n’y croit pas « incredulus ». Le poignard sanglant produit pourtant un effet de choc, parce qu’il fournit un support visuel pour imaginer la scène. Exemple : la narration par Jason de la mort de Pélias, antérieure à l’action [27]. Sénèque : « cruelle et terrible à l’excès pour Jason, pour Créüse » Si pour Racan [39], Médée est l’une des quatre tragédies qu’il juge « les plus belles qui soient venues à [sa] connaissance, du temps passé et du présent », la prétendue immoralité de la pièce choque Georges de Scudéry et les autres doctes [40]. [21] Note de l’éditeur en ligne - Nous vous renvoyons à la communication de Pierre Pasquier « La scénographie baroque en France », Séance publique du 4 octobre 2010, Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, [23] « Épuration » est le sens donné à catharsis dans la traduction Dupont-Roc/Lallot), [25] La « machine » est une grue servant aux apparitions de dieux, [28] Troisième discours Discours des trois unités, [29] http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/pdf_revue/revue2/Spectacle1.pdf, [37] Cf. C’est cette fureur qui l’amène à tuer son ami Lichas, mais hors scène. Corneille en est conscient, ce que prouvent les coupures effectuées dans les éditions postérieures de la pièce. Médée (fille d’Ætés), séduite par Jason, l’aide à voler la Toison grâce à ses pouvoirs de magicienne et s’enfuit avec les Argonautes ; pour ralentir Ætés qui les poursuit, elle tue son frère Absyrte et en disperse les membres. Médée est décrite, puis montrée, sous l’aspect d’une sorcière penchée sur son chaudron. Scène de la préparation du poison À comparer la Médée d’Euripide et celle de Sénèque : Corneille fait d’elle un personnage à part entière, qui est loin d’être une innocente victime : elle est dure et manipulatrice. Bannie par Créon, Médée se venge : elle fait porter à Créüse une robe empoisonnée qui s’enflamme sur elle ; le feu se communique à Créon, puis au palais royal. S'ensuit la première scène d'agôn (affrontement) entre Médée et Créon, où une stichomythie pathétique succède à l'échange de tirades au contenu équilibré entre les deux protagonistes. Médée tue un vieux bélier, le dépèce, le découpe et en fait bouillir les morceaux. Corneille veut provoquer un choc, empêcher le public de mettre à distance les faits. Euripide, par exemple, est le premier à attribuer à Médée le meurtre des enfants ; dans une version antérieure du mythe, c’était les Corinthiens qui s’en rendaient coupables. Que Médée n’égorge pas ses enfants devant le public, que l’abominable Atrée ne fasse pas cuire devant tous des chairs humaines, qu’on ne voie point Procné se changeant en oiseau ou Cadmus en serpent. Réjouis-t-en, Jason, va posséder Créuse… » (v.1571-73) Corneille lui substitue poignard brandi par Médée (v.1569). Le sens de incredulus odi s’explique mieux par celui de nefarius Atreus - nefarius traduit par « abominable ». « Médée contient de beaux vers, mais le caractère monstrueux de l’héroïne et ses sortilèges de magicienne enlèvent à la pièce toute vérité humaine ». Donc aucun extrait ni étude de la pièce. Des sentiments de femme aux tendresses de mère. » (v.1567-68) Or, quand la Renaissance remet à l’honneur les genres dramatiques antiques, Horace est bien connu et la Poétique d’Aristote sera redécouverte plus tardivement. Après 1713 jusqu’à Révolution, une seule tragédie de Médée est répertoriée : celle de Jean-Bernard Clément (1779). Suivez l'évolution de l'épidémie de CoronaVirus / Covid19 en France département. Au XIXe siècle et début du XXe, on citera les pièces d’Ernest Legouvé (1854), Hippolyte Lucas (1885), Catulle Mendès (1903), tragédie en 3 actes jouée en 1898 par S. Bernhardt (Affiche de Mucha). Médée, Euripide : structure de l'œuvre, Terminale » Elle tue ensuite les deux fils qu’elle avait eus avec Jason, et s’enfuit sur un char tiré par des dragons ailés pour se réfugier chez le roi d’Athènes, Égée, qui lui avait offert l’hospitalité. Aristote conduit un parallèle avec la peinture [6] : Bienvenue sur la chaîne YouTube de Boursorama ! Ce doute semble confirmé par le jugement de Voltaire [38] évoque un « succès médiocre ». Les dictionnaires donnent pour synonymes : Cette monstruosité tient à la jouissance qui envahit Médée en perpétrant le meurtre lui-même, indépendamment de celle causée par la torture morale de Jason. Budé donne comme traduction « farouche et indomptable » ; sous la plume de Ch. La crainte et la pitié, produites par l’agencement harmonieux des faits dans le travail de l’artiste, donnent du plaisir car la perception du travail de l’artiste permet une épuration [23] de l’émotion. L’infidélité de Jason, son ingratitude, s’expliquent dans la tradition par sa situation de paria ; il veut y échapper par un mariage princier qui lui garantira la protection de Créon. L’attirance de la nôtre pour le fantastique et les spectacles gore, pour la figure du serial killer qui n’est pas sans rappeler les crimes multiples de Médée, montre qu’à nouveau l’horreur fascine. « Nous avons plaisir à regarder les images les plus soignées des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, par exemple les formes d’animaux parfaitement ignobles et de cadavres ». La persistance du personnage de Médée sur la scène lyrique s’explique par les mêmes raisons qui l’excluent de la scène tragique : les sortilèges spectaculaires conviennent à l’opéra qui est « le symétrique inversé de la tragédie parlée ». Théâtre du Nord-Ouest, mise en scène de Nathalie Hamel (2017) [ [, Max Rouquette traduit et adapte Médée en occitan puis en français (1992). Certes, la pièce est reprise par l’Hôtel de Bourgogne en 1646-47, puis par la Comédie Française en 1677. Elle y est présentée, conformément à la légende, comme une magicienne invincible, mais aussi comme une jeune fille naïve qui fait confiance aux serments d’amour de Jason. La réplique s’adresse au public, spectateur externe qui doit s’associer à la douleur des personnages. Dépouillée de tout, elle veut redevenir l’ancienne Médée. Les actes horribles, tels les meurtres d’enfants ou la cuisson cannibale, n’excluent pas forcément les meurtres et suicides plus « ordinaires » tel le suicide de Jason dans la pièce de Corneille. Au contraire, le « monstrueux » induit une réaction violente, de « la frayeur à l’état brut, la frayeur immédiate, trouble physique qui ne laisse place à aucune réflexion » (R. Dupont-Roc/J. Horace développe dans son Art poétique l’idée qu’il faut émouvoir, mais aussi plaire et instruire, l’idéal étant de « mêler l’utile (le didactisme) à l’agréable ». Chez Corneille, l’effet est moins violent puisque ni Jason ni le public ne sont témoins du meurtre proprement dit. Mais plus généralement : « il ne doit y avoir rien d’irrationnel dans les faits » ; les événements irrationnels doivent être situés en dehors du drame et faire donc l’objet de récits. Le poison à mon corps unit mes vêtements, DOI : 10.3917/trans.117.0085. Aristote y voit une action violente « accomplie (…) par des agents qui connaissent leurs victimes et les identifient - c’est ainsi qu’Euripide fait tuer ses enfants par Médée » ; cela ne constitue pas pour lui le meilleur sujet [4]. C’est Créon qui donne à Médée le temps de préparer sa vengeance : Corneille lui fait prendre l’initiative de lui donner un jour de délai ; chez Euripide, Sénèque et La Péruse, c’est sur la demande de Médée qu’il le lui accorde. « A ces embrassements Médée est créée au théâtre du Marais. » Pourtant l’exhibition du « monstrueux » n’est pas gratuite : elle participe au « système des faits » puisqu’elle rend visible, dans toute son horreur, la vengeance de Médée, et son triomphe absolu sur ses persécuteurs. ; Jean Anouilh, voix, http://journals.openedition.org/skenegraphie/1290, http://cle.ens-lyon.fr/allemand/litterature/rda-et-rfa/wendeliteratur/medea-stimmen-dossier, http://journals.openedition.org/etudesromanes/4075, https://www.theatreonline.com/Spectacle/Mamma-Medea/38760, https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/mamma-medea-de-tom-lanoye-et-christophe-sermet-par-le-th-tre-du, Lettre aux professeurs de l’académie après la mort de Samuel Paty, Enseigner le théâtre avec des ressources en ligne, Lire le Misanthrope de Molière en seconde, Étude du Misanthrope de Molière : de l’art de se comporter en société, La condition féminine et les parcours de séduction dans. « Préparez seulement des gênes, des bourreaux, Le rôle d’Égée y est développé par rapport à l’œuvre d’Euripide. Jason obtient la main de Créüse, fille de Créon, et répudie Médée. C’est aussi un plaisir esthétique, produit par le « fini de l’exécution » , la « couleur » ; la conscience qu’il s’agit d’une représentation crée la distance par rapport au spectateur, filtre les émotions. Par exemple, le personnage d’Hercule dans l’Hercule mourant de Rotrou, inspiré de l’ Hercule sur l‘Œta, présente avec Médée des points communs : mort horrible du héros, tunique empoisonnée, femme qui se venge [15]. - Lire et analyser des images mobiles. films en VF ou VOSTFR et bien sûr en HD. monologue qui fait office d', Le départ des enfants, innocents porteurs de mort, « reconnais ce bras / Qui t’a déjà vengé de ces petits ingrats. Cherubini, livret de François-Benoît Hoffmann. Il est à noter la tendance des dramaturges à inventer des épisodes. Voltaire ne tolère pas non plus le spectacle de la magie, car il est invraisemblable. Voltaire admire Corneille, mais avec des réserves, notamment sur Médée. Tout cela explique que, d’abord accueillie froidement, après sa reprise en 1728, la pièce reste très longtemps au répertoire. Connexion. Sa duplicité contribue à faire plaindre Médée : celle à qui elle devrait pouvoir se fier la trahit. Rappelons que peu de temps après (1637), dans le cadre de la querelle du Cid [11] , Georges de Scudéry - dramaturge conduisant l’attaque contre le Cid avec Jean Mairet - voit en Chimène une « fille dénaturée », dont le vice « paraît récompensé ». Corneille fusionne les deux scènes et donne à voir Médée en action, Acte IV, sc. Le dispositif emprunté à la pièce de Sénèque où Jason est le témoin impuissant du second meurtre ; lors du premier, Jason n’est pas encore entré en scène. Au contraire, Corneille trouve cette action « plus belle » que celle qu’Aristote juge la meilleure - quand « celui qui se dispose à accomplir un acte irréparable en pleine ignorance reconnaît sa victime avant d’agir » comme par exemple « Mérope [qui], prête à tuer son fils, ne le tue pas mais le reconnaît ». La magie de Médée rajeunit le vieil Éson. [1] Vous pouvez consulter le programme de la journée placé en annexe.